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Démolition du Signal à Soulac-sur-Mer : changement climatique ou « légèreté des hommes » ?


Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, lors du lancement du chantier de démolition de l'immeuble du Signal, à Soulac-sur-Mer, le 3 février 2023.
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, lors du lancement du chantier de démolition de l'immeuble du Signal, à Soulac-sur-Mer, le 3 février 2023.

L'Hexagone aurait-il ses premiers cas de « réfugiés climatiques » ? C’est ce que pouvait nous laisser croire la presse début février, lorsque commençait la démolition du « Signal », à Soulac-sur-Mer (Gironde) – lancée avec (un peu trop de) panache par notre cher ministre de l’Écologie Christophe Béchu. Cet immeuble de résidence balnéaire avait été vidé de ses habitants dès 2014 à cause du rapprochement de l’océan (à 20 mètres aujourd'hui, contre 200 mètres à sa construction).


Et pour beaucoup, qui dit grignotage de la côte, dit montée des eaux due au réchauffement climatique. « On était les premiers réfugiés climatiques de France », alerte un ancien habitant dans Ouest France. Soulac serait ainsi le « théâtre de la première expropriation climatique française », selon Libé. « L’immeuble Signal, un exemple fort des effets du dérèglement climatique » résumait également notre Cricri (pas d'amour) en légende d’une photo postée sur son compte Instagram.


Pourtant, même si le dérèglement climatique – bien sûr – aggrave et accélère la situation, ces personnes oublient de rappeler que « Le Signal est surtout la victime de la légèreté des hommes ». Après tout, est-il vraiment autre chose qu’un HLM bâti sur une dune artificielle à la fin des Trente Glorieuses pour vendre le rêve d'un logement « les pieds dans l’eau » ? Est-il le « signal » d’autre chose que la confiance aveugle de l’humain dans sa capacité à dompter la nature ?


Pour rappel, le grignotage des terres par l’océan (ou « recul du trait de côte » en bon jargon) est dû à un phénomène appelé « érosion du littoral » et qui, bien qu’accentué par la montée des eaux, n’en reste pas moins naturel. Il était donc prévisible, mais… pas anticipé, ce qui pousse désormais toute la côte Atlantique et le littoral de la Manche à adopter des parades saugrenues : des digues (vaines), des sapins usagés ensablés ou encore des repoussoirs à vagues… Désormais, pour empêcher que ce monde absurde bâti il y a 50 ans ne soit englouti, nous voilà condamnés à jouer les « Sisyphe » pendant encore pas mal d’années… À moins que nous ne préférions reculer ?

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